STADIUM BRIVE - 100 ANS DE PASSSION

Cent ans. À hauteur d’homme, il s’agit d’une très longue vie. Pour ces tonnes de béton et d’acier, les âmes se comptent en dizaines, centaines de milliers, qui ont communié entre ses murs, autour et sur son pré. Ce Stadium de Brive, c’est pour beaucoup une boîte à souvenirs qui dépasse le rugby. Ma main de petit garçon qui serrait celle de mon grand-père, en grimpant les quelques marches qui nous menaient à nos places. Cet escalier qui semblait sans fin pour un gamin haut comme trois pommes. Et que je ne peux m’empêcher de gravir, trente ans après, avec une émotion qui me rendrait risible aux yeux des agnostiques de la chose ovale. Qu’importe. Bien des stades sont pourtant plus beaux par-delà le monde, plus imposants, gargantuesques. Mais la passion ne se compte pas en décibels ou en mètres cubes, elle est faite d’émotions, de souvenirs, d’amitié et de racines. Le temps passe mais la vie demeure. Elle croît même, au gré des améliorations successives de l’enceinte et des péripéties qui ont jalonné la vie de ce club atypique. Faits de hauts et de bas. Avec des moyens qui ne sont pas ceux des riches mécènes, et la pudeur qui accompagne ceux qui s’érigent à la force du poignet : Face aux grandes métropoles, humbles certes, mais pas bégueuls. A l’image de Cyrano : « Ne pas aller bien haut, peut-être, mais seul ».

Un stade, c’est d’abord ceux qui l’habitent. Les joueurs, bien sûr, adultes ou enfants, et tous les autres, salariés ou bénévoles, qui font que chaque jour, Brive reste dans l’élite. C’est surtout une foule de supporters, amoureux parfois déraisonnés, dont la fidélité n’a d’égale que leur caractère bien trempé. Aussi prompt à pousser derrière leurs joueurs qu’à les houspiller quand le spectacle n’est pas à la hauteur. Ces soldats des travées, s’ils n’ont jamais eu la chance de toucher le Brennus, ont recueilli le titre de meilleur public de France en 2019 (notre photo). Pas les plus nombreux, mais peut être les plus amoureux. Au point d’avoir trouvé un moyen d’aider le club en temps de pandémie, avec la construction d’un mur de supporters, faits de plaquettes à leurs noms, dont les subsides ont aidé à minimiser l’impact Covid. A l’heure où ces pages s’impriment, ce nouveau tatouage sur l’épaule du Stadium n’est pas encore terminé. Il faudra aller le découvrir par vous-même et continuez d’écrire cette histoire.

Charles Vigier